Une passion qui fait grandir

Aujourd’hui j’avais envie de mettre des mots sur la passion qui m’anime depuis mon plus jeune âge, à savoir les chevaux. Rassurez-vous, je mettrai de côté l’aspect «le cheval, c’est trop génial !» que nous sommes nombreux à avoir vu passer sur nos écrans, pour me concentrer sur ce que cette passion m’a réellement apporté dans ma petite vie. D’ailleurs elle me fera rebondir sur l’importance d’avoir en soi une telle passion, quelle qu’elle soit, qui puisse nous apporter valeurs et raison de vivre.

Passion. Si ce mot ressort au quotidien dans de nombreuses bouches, pour qualifier une activité qui nous plaît vraiment, il ne désigne pas seulement l’intense bonheur que nous pouvons ressentir en faisant certaines choses; plus qu’un intense désir, la passion relève d’un dévouement pour quelque chose, qui implique que nous nous engagions pleinement dans cela.

Or les chevaux ne sont pas, à mon sens, directement l’objet d’une passion (qui impliquerait une priorité dévorante par rapport à d’autres domaines); ils sont une parenthèse, capables de nous ouvrir l’esprit en nous mettant face à des valeurs fondamentales. Évidemment certains y consacrent leur vie, en plaçant les chevaux au cœur de leur quotidien, mais le message que j’ai envie de véhiculer à travers cet article résulte dans la base même de cette «passion», que ce soit aussi bien pour celui qui fait du cheval un loisir hebdomadaire, que pour celui qui en a fait sa profession. Car si chaque humain que nous sommes décide lui-même à quel point il veut, ou peut faire des chevaux une certaine priorité, les chevaux, eux, n’ont pas de variantes. Ils se contentent d’être, et c’est justement grâce à cette authenticité qu’ils peuvent apporter à ceux qui y sont réceptifs, une mine de valeurs.

Les chevaux ne sont pas, à mon sens, directement l’objet d’une passion; ils sont une parenthèse, capables de nous ouvrir l’esprit en nous mettant face à des valeurs fondamentales.

Que nous soyons cavalier de haut niveau voulant mettre en lumière le côté le plus sportif du cheval en recherchant la performance, ou que nous soyons simplement dirigé vers une équitation de loisir à pied comme à cheval, nous nous devons d’apprendre à communiquer avec eux. Pour évoluer en sécurité aux côté de ces créatures bien plus imposantes que nous, et pour progresser avec elles, quelque soit nos objectifs, nous devons avant tout comprendre leur propre manière de fonctionner.

Si l’homme veut devenir athlète, il en dépend de sa propre volonté. Il choisit alors de s’entraîner pour atteindre ses objectifs, dans le respect de son corps pour ne pas se blesser. Mais lorsque nous évoluons avec les chevaux, cette volonté n’est qu’une partie de notre réussite. Nous ne sommes plus simplement responsable de notre propre corps, mais également de celui d’un imposant quadrupède, qui peut tout aussi bien nous porter vers la gloire – en compétition comme dans n’importe quelle autre situation, car les chevaux nous apprennent également à savourer toutes les réussites, si petites soient-elles – que vers un échec totalement imprévu.

Ainsi, nous nous devons de cesser d’agir comme un homme avec d’autres hommes, mais comme un homme avec un cheval. Peut-être supérieur car dominant sur la planète, en équitation l’homme n’a pas d’autres choix que de se plier aux exigences de l’animal. Pour une équitation durable, respectueuse et sécuritaire, au cours de laquelle se crée un véritable lien, il n’y a pas d’être supérieur. Il n’y a qu’un homme et un cheval, et telle est la valeur la plus fondamentale que véhicule ce dernier.

Tout comme il nous enseigne la patience, le respect et l’humilité indispensables à tout apprentissage, le cheval nous pousse vers la confiance en soi. Encore une fois, que nous allions sauter un imposant obstacle, ou que nous nous tenions simplement à pied aux côtés d’un cheval, l’acte réalisé n’a aucune importance, car la valeur reste la même: notre sport repose sur le fait que nous évoluons aux côtés d’un puissant animal, qui malgré tout artifice reste libre de ses mouvements. Or il se trouve que malgré cette puissance qu’il dégage, le cheval reste un animal rempli de sensibilité et de fragilité. N’oublions pas qu’à l’état naturel, le cheval est avant tout une proie dotée d’une méfiance continue. Même si nos chevaux domestiques ont bien évolué par rapport à leurs ancêtres, ces traits n’ont pas disparu, et nous devons en tenir compte. Si l’homme ne se montre pas suffisamment sûr de lui et confiant face à ses objectifs, le couple ne pourra pas évoluer. Face au cheval nous sommes tous sujets à nous assumer tels que nous sommes, car face à lui il n’y a pas de jugement: si nos demandes sont suffisamment claires et confortable pour lui, il les exécutera. Aussi simple qu’elle y paraît, cette manière de fonctionner implique aussi une remise en question constante. En faisant parler mon expérience, je prendrai pour exemple la mise sur la main. Indispensable à une pratique confortable et efficace dans toutes les disciplines, elle n’est pourtant jamais acquise, et entre comprendre les facteurs pour la mettre en place et les appliquer, il y a beaucoup de temps, de patience, et bien sûr, de remise en question.

Avec les chevaux jamais rien n’est acquis, nous devons toujours nous montrer le plus calme, respectueux et confiant possible, nous ne devons jamais cesser de les écouter. Face à eux nous ne sommes que des hommes qui ont tout à apprendre d’un être simple et délicat à la fois. Côtoyer les chevaux, c’est mettre de côté le masque qu’il nous arrive d’afficher face à la société, pour nous dévoiler tels que nous sommes, sans prise de tête, en cherchant simplement respect et bonheur réciproque, à travers des activités aussi variées que tout ce que nous permet de faire un cheval. C’est apprendre à adopter toutes ces valeurs – respect mutuel, patience, compréhension de la manière d’être d’autrui… - , qui sont tout aussi applicables à notre propre société.

Côtoyer les chevaux, c’est mettre de côté le masque qu’il nous arrive d’afficher face à la société, pour nous dévoiler tels que nous sommes.

Depuis mon plus jeune âge, le cheval m’aura petit à petit permis de m’inculquer ces valeurs. Il m’aura permis de m’évader de mon quotidien, de m’assumer, et d’aller vers des sensations uniques, faisant de moi la personne que je suis aujourd’hui. Mais surtout, il me permet à présent d’encourager toute personne à découvrir de nouvelles activités, de s’y investir et de trouver son compte, comme j’ai trouvé le mien à travers les chevaux. D’ailleurs comme je le disais au début, les chevaux sont plus pour moi une belle parenthèse, plutôt qu’une passion dévorante, ce qui signifie qu’il n’en n’est pas exclu pas de nouvelles découvertes; au contraire, c’est une ouverture d’esprit, sujette à me pousser vers d’autres domaines (entre autres, la photographie). Prenez le temps de savourer ce que vous aimez, quel qu’en soit la fréquence et l’intensité, puisez-y les valeurs qui vous conviennent et adoptez les. Tel est le message que j’avais envie de faire passer aujourd’hui, et qui j’espère, vous aura inspiré !

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